lundi 21 janvier 2013

2013 : Année Internationale du Quinoa

Le quinoa est une plante traditionnelle cultivée depuis plusieurs milliers d'années sur les hauts plateaux andins.
Comme 2013 a été déclarée 
« Année Internationale du Quinoa » par l'Organisation des Nations Unies (ONU), j'ai décidé de traduire un article du journal « El Comercio » du 30 Décembre 2012 afin de présenter cette graine encore peu connue.


Cet or appelé Quinoa

La FAO a désigné 2013 « Année Internationale du Quinoa ». Cette culture andine assurerait la sécurité alimentaire de la planète. Paradoxalement, la malnutrition chronique dans les Andes reste encore très présente.

Il y a plus de sept mille ans, les premiers habitants des Andes ont découvert le plus grand trésor végétal connu jusqu’à aujourd'hui: le quinoa. Ce n’est pas cet arbre péruvien. L'arbre est le quinquina, Cinchona officinalis, le trésor est le quinoa, Chenopodium quinoa Willd, le seul aliment naturel qui contient tous les acides aminés essentiels nécessaires à la fabrication des protéines, en plus d’oligo-éléments et de vitamines.

Hautement nutritif, c’est aussi un grain guérisseur. Il y a quelque temps, dans un marché de La Paz, une vendeuse m'a montré des variétés de quinoa impensables. « Avec celui -là -de couleur noir- ça te soigne jusqu’à la tuberculose » me dit-elle tout en me présentant d'autres de différentes couleurs et tailles: « Pour les os, pour que tu ais de nombreux enfants, pour guérir ton foie et même le cancer. » Cette femme humble de Bolivie connait ceci par tradition, des connaissances transmises de génération en génération qui ont été constatées par la science. Pas étonnant que la FAO (Food and Agriculture Organization / Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture) a déclaré 2013 « Année Internationale du Quinoa ».

Un peu de Science

Carl Ludwig Willdenow (1765-1812), botaniste et pharmacien allemand considéré comme l'un des pères de la phytogéographie, fut celui qui décrira le premier le quinoa pour la science. Ce fut en 1778, il indiqua seulement qu'il s'agit d'une espèce originaire d’Amérique du Sud. Le botaniste russe Sergei Bukasov (1891-1983) a été plus précis et a déterminé que son centre d'origine est situé dans les Andes péruviennes et boliviennes, une région où prolifère l’une des plus grandes diversités d'espèces.
Au Pérou et dans le reste des pays andins, il y a plus de trois mille variétés ou écotypes de quinoa, entre cultivées (domestiques) ou sauvages.

Bien que généralement considéré comme plante de montagne, il y a des quinoas parfaitement adaptés aux vallées côtières, aux hauts plateaux, aux zones de marais salants et à la haute jungle (forêt amazonienne). C'est une culture vivace, capable de s'adapter facilement aux différents étages agro-écologiques et résister à des températures allant de -4 ° C à 38 ° C. En plus de cela, le quinoa tolère bien le stress hydrique.

Organique et sécurité

La FAO estime que le quinoa a une haute valeur stratégique pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle de l'humanité. Pour les chercheurs, il a un grand potentiel dans la médecine, les cosmétiques et les colorants. Il n'est pas surprenant, donc, que cette culture soit dans un processus d'expansion dans d'autres pays, comme les Etats-Unis, le Canada, la Suède, le Danemark, la Hollande, l'Italie et la France (dans ce dernier, il y a même des taux de production par hectare plus élevés que dans les Andes). Le Brésil expérimente la culture du quinoa dans les zones tropicales depuis 1987 avec beaucoup de succès.

Si nous nous endormons, nous allons nous retrouver à devoir l'importer, même si pour l'instant le Pérou et la Bolivie produisent 90% du quinoa dans le monde, et en attendant la demande ne cesse de croître sur le marché des produits biologiques.

De l'histoire à la lune

Le quinoa est une des cultures les plus anciennes des Andes: elle remonte à environ 7000 ans. Ce sont les civilisations précolombiennes tels que Tiahuanaci et Inca qui l’ont domestiqué et conservé. Il a été trouvé dans des sites archéologiques au Pérou et en Argentine, et dans les tombes de Tarapaca, Calama, Tiltily et Quillagua au Chili. Le grain était une partie intégrante du régime alimentaire des anciens habitants de cette partie du globe. 

L'arrivée des Européens a conduit au remplacement de cette culture par des cultures de céréales telles que le blé et l'orge, mais le quinoa a résisté et aujourd'hui, se fait connaitre au monde. Et ce n'est pas exagéré, car même dans les programmes spatiaux, il est utilisé. Ainsi, notre quinoa a été utilisé par la NASA pour les voyages de longue durée du programme CELLS (Controlled Ecological Life Support System). Il est considéré comme l'aliment le plus complet, facilement absorbé et digéré, et avec une composition nutritive qui répond parfaitement aux besoins en protéine, il assure la bonne santé des astronautes.

Ici, sur la Terre

Si vous croyez que les OGM vont résoudre la faim dans le monde, détrompez-vous. La FAO, en déclarant l’année 2013 « Année Internationale du Quinoa », donne un signal clair: l'importance de revaloriser les cultures ancestrales qui ont permis l'évolution des grandes civilisations. C'est dans ces cultures négligées, en particulier dans notre quinoa, que se trouve la solution aux besoins en protéines qui renforce le corps et nourrit le cerveau des plus pauvres. Ce petit grain, qui est le véritable or des Andes, renferme le dynamisme et la créativité qui aideront des millions à satisfaire leur faim, à sortir de la pauvreté et à contribuer au progrès de leurs pays. Le quinoa est aujourd'hui synonyme de sécurité alimentaire mondiale et d’espoir dans les pays où l'agriculture est limitée, soit par la sécheresse ou le froid. Et cette merveille est péruvienne.

lundi 7 janvier 2013

Trajet de Juliaca à Lima en voiture

Le trajet entre Juliaca et Lima représente plus de 17 h de conduite et environ 1 300 km.
Il passe par Arequipa, Camaná,  Nazca, Ica, Pisco, Chincha, ... et permet de découvrir la sierra et la costa péruvienne.

Entre Juliaca et Arequipa
Le trajet est une descente légère de 3 825 m d'altitude à 2 335 m qui passe près du lac Laguna Lagunillas (situé à 4 174 mètres au dessus de la mer, presque 400 mètres au dessus du lac Titicaca) puis par la réserve nationale Salinas y Aguada Blanca qui comprend de nombreux volcans (comme le Misti et le Chachani), des vigognes à l'état sauvage ainsi que des élevages de lamas et d'alpagas.
C'est sur la fin du parcours qu'on rencontre de nombreuses boucles, mais les routes sont larges.
Juste avant d'arriver à Arequipa, la petite ville de Yura se repère de loin grâce à son immense cimenterie (qui, de loin, ressemble un peu à Minas Morgul...)
Attention à bien faire le plein de carburant entre les villes car il est difficile de trouver des stations-service.
Les routes sont bonnes et conduire ne présente pas de réelles difficultés. Cependant, il faut faire très attention aux bus et aux nombreux camions qui doublent dangereusement, il est possible de se trouver face à face avec l'un de ces géants de la route à la sortie d'un tournant par exemple.
Laguna Lagunillas
Le volcan Misti et des vigognes
Yura


Entre Arequipa et l'océan Pacifique
Changement de décors après avoir passé Arequipa, la route est alors entourée de petites montagnes de roches et de sable fin et la chaleur commence à se faire sentir.
Comme depuis le début du trajet, il y a de nombreuses courbes et de nombreux camions qui sont difficiles à doubler.
   

La côte
Peu de temps après être arrivé au bord de l'océan, nous pouvons voir des maisons sur le bord de la plage. Ces maisons annoncent la ville de Camaná.  Le paysage change encore et ressemble de plus en plus à un désert de sable, mais brusquement, une fois arrivés à Camaná, il y a de grands étendues vertes: du riz, du maïs, de la canne à sucre, ... et cela jusqu'à la sortie de la ville.
Une fois sortis de 
Camaná, nous entrons rapidement dans une zone très sinueuse, particulièrement dangereuse.
Attention, la route est longue entre Camaná et Nazca. Il est difficile d'y trouver des stations-service, des restaurants ou des hôtels.
Première vision de l'océan
Quelques maisons qui
annoncent 
Camaná
A droite, le désert
A gauche, l'océan et les nombreuses cultures
 
La nuit approche et il est dangereux de conduire sur ce type de routes sans une bonne vision.
Nous nous arrêtons dans une station-service de Nazca pour dormir quelques heures et repartir aux premières lueurs du jour.


En sortant de Nazca, nous passons au milieu d'une zone désertique, des panneaux indiquent "Lineas de Nazca" mais impossible de voir les célèbres lignes depuis le sol... Quelques kilomètres plus loin, nous passons dans une zone très verte.
Entre Ica et Lima, il est très fréquent de rencontrer des brouillards ("neblina" en espagnol) très épais.
Plus on approche de Lima, plus la conduite est facile. Les routes sont plus droites et il y a deux voies, ce sont des routes comparables aux autoroutes françaises.
Arrivés à Lima, nous restons bloqués dans les embouteillages. La circulation y est très dense, et tous conduisent très mal. Les autres conducteurs dépassent aussi bien par la droite que par la gauche, ils n'utilisent pratiquement jamais le clignotant pour indiquer qu'ils vont dépasser ou changer de voie, il peut y avoir deux files sur une voie, ... Mais enfin, nous sommes arrivés, après un jour et demi de conduite!



Lima
   

La police
Les contrôles de police sont très courants, il est presque impossible de ne pas être contrôlé sur des grands trajets. La majorité des contrôles ont lieu hors des villes. Mais le Pérou est un pays où la corruption reste encore très présente et les policiers profitent de leurs pouvoirs.
Durant le trajet, j'ai été contrôlé deux fois (juste avant d'arriver à Arequipa, et entre Nazca et Ica) mais je n'étais pas en règle. En effet, la voiture a des vitres teintées et il est nécessaire que le conducteur possède une autorisation pour conduire ce véhicule. L'amende est comprise entre 500 et 800 soles (entre 150 et 240€).
Chaque fois, les policiers répètent le même scénario: d'abord, le policier rappelle la loi et ce que va coûter l'amende, il essaie de faire peur, il part ensuite quelques dizaines de secondes avec les papiers du véhicule et revient avec son carnet permettant de dresser les amendes. A ce moment-là, tout le monde réclame la clémence en trouvant des explications (plus ou moins valables). Le policier semble alors ennuyé et dit quelque chose comme "Que pouvons-nous faire alors?". Pour éviter l'amende, il faut alors lui tendre rapidement un billet (10 soles/3 € ont suffi)...
La seconde fois, le policier m'a même conseillé de conduire derrière des camions jusque Lima pour ne pas être vu et ne pas être arrêté à nouveau, en me faisant une petite tape sur l'épaule. Hallucinant.

Le carburant et les péages
Les routes entre les villes sont bonnes, elles correspondent à peu près aux nationales en France. Entre Chincha et Lima, la route possède même deux voix et ressemble aux autoroutes françaises. C'est très agréable de pouvoir avancer rapidement et de ne pas être bloqué par les très nombreux camions.
Toutes ces routes sont payantes mais les prix des péages ne sont pas très élevés.
Attention à bien faire le plein de carburant près des grandes villes car il est difficile de trouver des stations-service au milieu des montagnes ou du désert.


Informations pratiques
En utilisant une Kia Sportage, nous avons acheté à plusieurs endroits du carburant de type "Sans plomb 90":
 - 50 soles (15€) à Juliaca
 - 50 soles (15€) à Yura
 - 100 soles (30€) à Arequipa

 - 100 soles (30€) à Ocoña
 - 50 soles (15€) à Nazca
 - 50 soles (15€) à Ica
Le carburant est moins cher à Arequipa qu'à Juliaca, c'est la raison pour laquelle nous avons attendu d'être à Arequipa pour faire le plein (ou presque).
Aussi, nous sommes passés à de nombreux péages:
 - 3,90 soles à Santa Lucia
 - 5 soles à Uchumayo, à la sortie d'Arequipa
 - 5,50 soles à Ica, Km 275
 - 11 soles à Chincha, Km 187.5
 - 3 soles à Lima
Nous sommes également passés par plusieurs postes de péages sur la côte mais nous pouvions passer sans payer. Plus tard, en refaisant une partie du trajet, je n'ai pas eu la même chance et j'ai du payer.

Date des photos
Les photos entre Juliaca et Arequipa ont été prise lors d'un précédent trajet vers Arequipa, le 30 novembre 2012.
Toutes les autres photos ont été prise les 19 et 20 décembre 2012.